lundi 25 mars 2013

Samedi soir dernier, j'étais au Monument National pour assister à BIGICO, GRAND LABO, 5ème édition, de la Biennale de Gigue Contemporaine. Une belle manière d'actualiser cette danse. Dès mon arrivée dans la salle, je me suis offert une place discrète sur le côté, à l'arrière, et j'ai offert à la scène mon don de spectatrice attentive.

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 (©) 2013 Sandra Lynn Belanger

LES MIOLES_Nancy Gloutnez

L'éclairage s'affiche harmonieusement. Tour à tour bien alignés ils déchaînent, multiplient, créent une hypnose au sol dans une déconstruction comme un agencement. J'ai particulièrement aimé la symbiose que les danseurs animaient tout en respectant un ordre indiqué.



 (©) Valérie Sangin
TRANCETOWN_Luk Fleury

L'homme et la ville. Un déséquilibre est habité, autant qu'un désir d'appartenance avec ces gratte-ciels de bois qui occupent le coin de la scène. C'est le chaos; pas de danses pour tenter de s'habiter, s'approcher de la cité qu'il ne comprend point. Chutes, mouvements du corps agités suivant le rythme musical effréné, c'est en se relevant quelques fois qu'il décide de s'appartenir la ville. 

On sent l'émotion comme la cadence du début à la fin.


 (©) Valérie Sangin

ÉPAVE_Olivier Arsenault

La perfection de l'homme, telle est le sujet que j'en ai déduit de cette pièce. Entre quelques codes morses et le désir d'être à la hauteur, il se projette sur une planche de bois, la faisant tourner, tout en  agençant gigue et acrobaties. La chute est soudaine et inévitable; l'être se rend compte de son impuissance face à la vie et aux exigences. 

Ébranlement et tentative d'équilibre.



(©) 2013 Frédéric Chais

SIX PIEDS SUR TERRE_Maïgwenn Desbois

Le rejet, l'isolement face à la différence; sujets de la pièce. Ils dansent leurs émotions en vivacité, ce qui leur dérange, les ébranle. Des corps habités par le désir de poursuivre, de détruire ce qu'ils ne veulent plus de différent, de dérangeant. Agencement de quatre êtres habités par une gamme d'émotions qui les poursuivent. Rires, larmes, confusion. Même la comédie a sa place. On peut observer une danse équilibrée, juste, mélancolique. Des bras ouverts au réconfort avant d'avoir de la difficulté à respirer et à continuer. Profondeur intense.

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J'ai passé une excellente soirée, et encore maintenant, je ne sais pas si j'ai encore assez de mots pour décrire la beauté que j'ai vu, donc j'ai tenté d'y apporter un condensé. Chapeau à Luk Fleury et à tous les interprètes et chorégraphes. Décidément, c'était une première pour moi, mais non pas une dernière.

BIENNALE DE GIGUE CONTEMPORAINE



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Marjolaine Robichaud