dimanche 2 mai 2010

Vivre zen, partie 1

Le zen n'est pas un art de vivre exotique ou spécial.
Notre enseignement, c'est tout simplement vivre, toujours dans la réalité, au sens exact du terme.
Shunryu Suzuki
Esprit zen, esprit neuf.

Vivre zen, ce n'est rien de spécial. Rien que la vie, telle quelle. Le zen est la vie même, sans rien de plus.

Ne placez aucune tête au-dessus de la vôtre. Attendre du zen, ou de tout autre cheminement spirituel, c'est se couper de la terre et du ciel, des êtres chers, de son cœur meurtri et de son dos douloureux, de la plante de ses pieds, même. Nos fantasmes nous isolent du réel pour un temps, mais la réalité revient au galop, trouve mille et une façons de chambouler nos rêves. La vie devient bousculade angoissée, désespoir rentré, mélodrame et confusion. Troublé et obnubilé, on cherche quelque chose de spécial, un ailleurs, un autre temps. N'importe quoi mais surtout pas ici, pas maintenant, pas ça etc. Tout sauf la vie de tous les jours, ce....rien de spécial.

Vivre zen veut dire cesser de fuir le rien pour s'ouvrir a la réalité d'ici et maintenant. Lentement, péniblement se réconcilier avec la vie. Le cœur chavire, l'espoir meurt. "Les choses ne sont toujours que ce qu'elles sont", observe Joko.

Tourbillons et eaux stagnantes

Nous ressemblons un peu a des tourbillons dans la rivière de la vie. Le cours d'une rivière ou d'un fleuve est souvent entravé par des rochers, des branches ou des irrégularités de son lit qui forment spontanément des tourbillons. L'eau happée dans un tourbillon en sort rapidement pour rejoindre le cours de la rivière, et s'engouffre bientôt dans un autre pour en ressortir aussi vite. Bien que l'eau du tourbillon semble être, pour un instant, un phénomène distinct, elle n'est autre que la rivière. L'état de tourbillon est éminemment temporaire.

L'énergie qui animait le tourbillon se dissipe et l'eau continue a couler, pour peut-être se retrouver prise ailleurs et virevolter encore en un nouveau tourbillon. Pourtant, on n'aime guère envisager la vie sous cet angle-la. On ne tient pas a se voir comme une simple formation temporaire, un tourbillon dans la rivière de la vie. En réalité, nous prenons forme pour un temps et puis, lorsque les conditions sont réunies, nous disparaissons. Rien de mal a cela, c'est qu'on aime a penser que son petit tourbillon ne fait pas partie du fleuve. On se veut permanent et stable. ON déploie des trésors d'énergie pour tenter de protéger "l'existence séparée" qu'on croit posséder.

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